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Asos : produits chimiques nocifs utilisés ? Impact environnemental

En 2023, l’ONG Greenpeace a révélé la présence de substances chimiques interdites dans plusieurs vêtements commercialisés par des géants de la mode en ligne. Certaines réglementations européennes autorisent encore l’usage de composés controversés, tant que leur concentration demeure sous un seuil jugé « tolérable » par les autorités.

Des analyses indépendantes montrent que ces produits persistent dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, malgré les engagements publics à réduire leur utilisation. Les conséquences pour l’environnement et la santé humaine restent largement sous-estimées, alors que la demande pour une mode rapide ne faiblit pas.

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Fast fashion : une industrie sous le feu des critiques environnementales

La fast fashion ne relâche jamais la pression. Les plateformes de vente en ligne flairent la tendance, produisent, expédient : chaque semaine, une marée de vêtements envahit le marché mondial. L’industrie textile avance à marche forcée, forgeant des volumes titanesques… et générant une montagne de déchets textiles en constante progression. Les chiffres sont sans appel : chaque année, la planète croule sous plusieurs millions de tonnes de vêtements invendus ou jetés après quelques ports seulement.

Pour saisir l’ampleur du phénomène, voici trois repères frappants :

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  • Production mondiale de textiles estimée à 100 milliards de vêtements par an.
  • Émissions de gaz à effet de serre de l’industrie mode : environ 1,2 milliard de tonnes équivalent CO₂, plus que tous les vols internationaux et transports maritimes réunis.
  • Consommation d’eau : jusqu’à 10 000 litres pour la fabrication d’un seul jean.

Matières synthétiques bon marché, tissus fragiles, coupes vite usées : la qualité dégringole, la durée de vie aussi. Les marques fast fashion sont désormais sous les projecteurs : chaque nouvelle collection accentue le poids écologique du secteur. Quant au recyclage, il n’absorbe qu’une fraction des déchets générés. Les filières saturent, incapables de suivre le rythme. La vraie question se pose : comment freiner la cadence sans ébranler tout un système économique bâti sur la rotation accélérée des stocks ?

Asos face aux accusations : quels produits chimiques retrouvés dans ses vêtements ?

Tout commence dans le secret des laboratoires. Plusieurs ONG tirent la sonnette d’alarme : certains habits vendus sur Asos contiendraient des produits chimiques nocifs. L’enquête s’appuie sur des analyses scientifiques, qui confirment la présence de composés toxiques dans certains articles proposés par la marque britannique.

Parmi les substances pointées du doigt, on retrouve des phtalates et des alkylphénols éthoxylés, deux familles de produits associés à des risques pour la santé et l’environnement. Leur fonction ? Assouplir, colorer, protéger, donner de l’allure. Mais certains de ces composés migrent dans l’environnement lors du lavage ou entrent en contact direct avec la peau.

Voici les principaux produits chimiques repérés lors des tests :

  • Phtalates : plastifiants présents dans les impressions et accessoires, suspectés de perturber le système hormonal.
  • Alkylphénols éthoxylés : agents utilisés comme tensioactifs, très persistants dans la nature, soumis à des restrictions européennes.
  • Formaldéhyde : utilisé pour fixer les couleurs, déclencheur de réactions allergiques, étroitement surveillé.

L’industrialisation massive de la confection, dans un contexte de concurrence féroce, favorise l’usage de ces substances. Asos, à l’image d’autres marques de fast fashion, dépend d’une chaîne d’approvisionnement mondialisée dont la traçabilité reste lacunaire. Les clients exigent des preuves, des réponses. La demande pour une industrie textile plus transparente s’intensifie, poussant le secteur à reconsidérer ses pratiques.

Conséquences écologiques : de la production textile à la pollution globale

Créer un vêtement chez Asos, ce n’est jamais anodin. Chaque pièce implique un processus où énergie, eau et produits chimiques se croisent, laissant derrière eux un sillage tenace. Les teintures, agents de finition et fixateurs de couleur déposent leur marque, parfois indélébile, sur l’environnement. Les eaux usées, chargées de résidus toxiques, rejoignent les rivières des pays producteurs, étouffant la faune aquatique et contaminant les terres agricoles. Selon la Fondation Ellen MacArthur, l’industrie textile envoie chaque année 500 000 tonnes de microfibres synthétiques dans les océans.

L’empreinte carbone de la fast fashion dépasse celle du trafic aérien international et du transport maritime réunis. La course à la nouveauté alimente une production effrénée, multiplie les livraisons et gonfle la facture climatique. Chez Asos comme ailleurs, des collections renouvelées à toute allure génèrent d’énormes volumes de déchets textiles.

Trois impacts majeurs illustrent le lien entre industrie textile et dégradation environnementale :

  • Pollution de l’eau : les substances chimiques des teintures et apprêts se retrouvent dans les réseaux hydriques.
  • Pression sur les ressources naturelles : l’eau nécessaire à la culture du coton, l’extraction de pétrole pour les fibres synthétiques.
  • Accumulation de déchets : vêtements mis au rebut, brûlés ou enfouis, aggravant la crise des déchets et de l’impact environnemental.

Du fil à la friperie, puis à la décharge, le cycle de vie d’un vêtement dessine une carte mondiale de la pollution. Le modèle Asos incarne une pièce maîtresse de ce déséquilibre écologique.

produits chimiques

Vers une mode responsable : alternatives et pistes pour consommer autrement

La mode durable avance, portée par ceux qui choisissent de s’écarter de la fast fashion. Chaque achat pèse : de la fibre au dressing, il façonne l’empreinte individuelle et collective. Les marques de la slow fashion raccourcissent leurs collections, privilégient des matières naturelles ou recyclées, limitent le recours aux produits chimiques risqués. Fini le vêtement jetable ; chaque pièce regagne en valeur, chaque acte d’achat prend du relief.

Allonger la durée de vie de ses vêtements devient un geste engagé. Réparer, transformer, donner une seconde vie : la seconde main s’impose, qu’on passe par des plateformes numériques, des friperies ou des vide-dressings. Un chiffre à méditer : doubler l’utilisation d’un habit, c’est diviser par deux son impact environnemental, selon la fondation Ellen MacArthur. L’équation est simple, le défi, colossal.

Sur un autre front, certaines marques jouent la carte de la transparence : elles rendent compte de la provenance des matières, bannissent peu à peu les substances à risque, misent sur la production locale ou éthique. Les initiatives foisonnent, de l’upcycling à la certification GOTS pour les textiles bio. La Global Fashion Agenda encourage la réutilisation, la diminution des déchets textiles, la circularité des modèles.

Pour amorcer le changement, quelques réflexes s’imposent :

  • Achetez moins, choisissez mieux.
  • Privilégiez les produits respectueux de l’environnement.
  • Misez sur la qualité, laissez tomber la quantité.

Le pouvoir d’infléchir la trajectoire de la mode repose aussi sur les choix des consommateurs. Rien n’oblige à céder à la cadence du jetable : changer d’habitudes, c’est déjà transformer l’industrie.